Laurent de la Clergerie, diplômé CPE Lyon 1994 en sciences du numérique : chef d'entreprise entrepreneur
Laurent de la Clergerie : pionnier du e-commerce et entrepreneur insatiable, il se lance en permanence de nouveaux défis comme la création d’une « école du numérique » en 2015.
C’est le fondateur de « LDLC.com », un site internet de vente de matériel informatique devenu un groupe qui exerce ses activités au travers de 7 sites, dont 3 marchands, couvrant le domaine du high-tech et l’univers de la maison. Aujourd’hui le groupe compte plus de 350 collaborateurs, réalise 255 millions d’euros de chiffre d’affaires, et expédie plus de 5000 colis chaque jour !
Animé par « le défi permanent de vouloir faire toujours mieux », « un peu comme dans un jeu vidéo où vous chercheriez à atteindre les niveaux suivants et où il n’y a pas de dernier niveau ! », Laurent de la Clergerie revient pour nous sur cette superbe réussite professionnelle, sa soif d’entreprendre, et nous dévoile ses prochains challenges.
20 ans après le diplôme, retour sur les années d’études…
« Après un classique BAC C, je rentre à l’ICPI pour 6 ans (cf. 2 années de math sup), que je pourrais qualifier comme mes plus belles années d’études, même si je n’étais pas forcément l’exemple à suivre, de par mon manque d’assiduité. Mais je garde un très bon souvenir de ces années-là et de tous ceux que j’ai connu à cette époque…
Pour le parcours professionnel, je l’ai souvent dit, je ne sais rien faire d’autre que LDLC, tout simplement parce que j’ai créé la société juste après mes études. Mon parcours professionnel est finalement à la fois très riche et limité. »
LDLC.com, le secret de la réussite : la recherche du « service client parfait »
« La société a initialement été créée pour vendre un programme de gestion de devis de cars et bus que j’avais développé pour mon père, directeur commercial de la section CAR et BUS chez Renault V.I.
Ils n’ont finalement jamais acheté le programme… Et j’ai donc dû improviser la suite, tout d’abord en tentant de développer, pour quelques sociétés, des programmes pour gérer leur société et en leur vendant un peu de matériel.
Puis, parce que je voulais apprendre à coder sur internet, j’ai développé un petit site web de e-commerce pour vendre les quelques pièces informatiques que je proposais.
Le site LDLC.com était né, sans business plan et sans imaginer encore, à ce moment-là, que la véritable aventure commençait ! »
Les grandes phases de développement :
- Mai 1997 : lancement du site web.
- Mai 1998 : lancement du premier magasin physique à Lyon, rue de Marseille.
- Avril 2000, au lendemain de l’éclatement de la bulle internet : introduction de justesse en bourse.
- Entre début 2000 et fin 2004 : LDLC passe de 3,5 millions d’euros de CA à 144 millions d’euros de CA, de 11 salariés à plus de 250.
- Juin 2005 : déménagement de la logistique qui se passera très mal, et manquera de peu de faire couler la société.
- Juin 2008 : lancement de « Maginea », un site internet de vente de produits de la Maison.
- 2013 : lancement du « projet franchise » et ouverture du premier magasin franchisé à Bourgoin-Jallieu en mars 2014.
- Mai 2014 : annonce de l’école LDLC dont la première promotion fera sa rentrée en septembre 2015.
Les clés du succès ?
« Ce qui me semble avoir été important est assez simple : LDLC est toujours resté attaché à une règle d’or : « Le service client doit être parfait ».
Aujourd’hui nous sommes réputés et maintes fois primés pour cela, et c’est sans doute la clé de voûte de cette réussite.
Bien sûr à cela s’ajoute de belles rencontres et un zeste de chance… »
Le projet d’« école LDLC », pour réinventer la formation de demain
Si, il l’a dit, Laurent de la Clergerie n’était pas le plus assidu pendant ses études, il a pourtant toujours eu en tête de lancer une école. Son projet est de créer « L’Ecole LDLC » à Lyon, une formation unique en trois ans qui révélera les talents cachés des étudiants, les formera aux métiers du numérique et de ses usages, et les préparera à être agiles dans une économie en plein mouvement. Une école différente, nécessaire, pour former des cadres généralistes du numérique.
Deux raisons sont à l’origine de ce projet : « la première est que le secteur du numérique manque cruellement de ressources et en manquera toujours plus dans un monde toujours plus numérique. Et je pense que cela fait partie du rôle de ceux qui le peuvent de prendre les choses en main.
La deuxième raison, et la plus importante, est que le monde a changé et je pense que la façon d’enseigner doit changer. Je pars d’une feuille blanche, pour réinventer l’école… comme à l’époque où, sans comparatif, j’ai dû inventer le commerce sur internet.
Bien sûr sans tout casser, mais en l’imaginant comme j’aurais voulu qu’elle soit pour m’aider à devenir ce que je suis devenu.
J’espère ainsi qu’en sortiront de nombreux futurs entrepreneurs et intra preneurs* du numérique qui connaîtront la même histoire, voire mieux bien sûr ! »
(* Par « intra preneur », j’entends les porteurs des projets numériques dans des sociétés qui existent déjà)
Monde virtuel ou monde réel… faut-il vraiment choisir ?
En 2014, avec l’ouverture du premier magasin franchisé, et ce projet de création d’une formation, Laurent de la Clergerie semble vouloir s’éloigner du monde du web… Est-ce parce que, pour lui, à ce stade, les perspectives de développement sont ailleurs ? A moins qu’il soit à la recherche de nouveaux challenges personnels et entrepreneuriaux ?
« On entend souvent que le e-commerce ou le web sont l’avenir. Quel raccourci !
C’est un peu comme à l’époque où, plus jeune, on me disait que plus tard je mangerais des pilules pour le repas au goût de mon choix et finalement on n’a jamais autant apprécié la vraie cuisine qu’en ce moment !
On résume notre avenir à du virtuel, alors que le réel restera toujours très présent. On ne peut pas développer un projet à long terme sans exister dans les 2 mondes d’une façon ou d’une autre et c’est la raison de ces « diversifications » qui n’en sont pas.
Je dirais qu’on a juste eu une chance en « naissant » sur le web, il est plus facile d’aller du web vers le physique que le contraire !
Enfin en ce qui concerne les challenges, je n’ai pas fini et ne finirai jamais…
J’ai lancé avec ma femme le site et la boutique (réelle) jaiplusdecroquettes.com il y a 2 ans [2012] et je lance un restaurant (réel) en septembre [2014].
Et je fourmille d’autres idées, il me manque juste du temps… »