Pendant le confinement, la communauté CPE s'organise #2

Rencontre avec Justine Dupont, jeune cpéenne, diplômée 2019 en Chimie et Génie des Procédés et spécialisée en formulation. Après des expériences dans divers secteurs (parfumerie, produits détergents), elle s’oriente vers le domaine de la santé et des dispositifs médicaux auprès d’AlisPharm, en tant qu’ingénieur consultante.

« J’effectue actuellement ma première mission près de Saint-Etienne chez Urgo Advanced Textile, une filiale des Laboratoires Urgo, spécialisée dans la production de bandages textiles pour des pathologies particulières. Cette mission consiste à qualifier les équipements présents sur le site (métiers à tricoter, à tisser, enduction, conditionnement…) et à valider le procédé de production des bandes K2 (produit phare d’Urgo) afin d’obtenir la norme iso 13485 et pouvoir faire perdurer la vente de ces produits.

A contexte exceptionnel, mesures exceptionnelles…

La crise sanitaire et le confinement dus au COVID-19 a tout chamboulé… Les premiers jours, les gens étaient inquiets et l’ambiance de travail était tendue. Travaillant dans le domaine de la santé, et en production, l’entreprise n’allait pas fermer, et le télétravail n’était pas autorisé et/ou possible.

Des mesures drastiques ont été prises qui touchent notre quotidien au travail : une distance entre chaque personne pour limiter les contacts, l’installation de gel hydro alcoolique partout (de l’entrée de l’usine jusqu’aux machines et laboratoires), le port de masque fortement conseillé (un masque par jour et par personne nous est distribué), une désinfection systématique des différents mobiliers de bureaux.… Des horaires stricts ont aussi été mis en place pour limiter la présence de groupes de personnes en simultané. Lors de la pause de midi, au réfectoire, 10 personnes maximum sont autorisées : nous mangeons en quinconce, seul par table. Les frigidaires et les machines à café sont débranchés, la vaisselle commune enlevées et nous devons décontaminer tout avant et après chaque utilisation.

Métiers à tricoter

D’autres contraintes sont venues s’ajouter à ce rythme de vie très « planifié » et strict. En effet, l’absence des collègues à la suite de cas signalés, ou pour garde d’enfants, impacte très fortement l’organisation interne de l’usine et de la libération des produits.

Une réorganisation inévitable

Dans le cadre de ma mission, je travaille sur un projet avec 4 autres personnes (une ingénieure qualité, une laborantine, une autre consultante et une stagiaire), qui doit être terminé le 30 avril prochain.

Nous ne sommes aujourd’hui plus que 2 consultantes présentes, nous devons donc travailler BEAUCOUP plus et mieux nous organiser pour finir le projet dans les temps. L’absence des opérateurs sur ligne nous empêche d’effectuer nos tests, et si les tests sont effectués, l’analyse des produits libérés est contrainte par le manque de personnel au laboratoire de qualité… Toute la chaine est impactée !

Ces deux semaines, certes difficiles, nous ont finalement appris à travailler et à nous organiser différemment. Une véritable solidarité s’est créée entre les employés et ceci peu importe leur niveau hiérarchique.

Lieu de travail à Veauche

Je termine ma mission le 30 avril, en espérant que le projet soit fini dans les temps et que le confinement soit levé ! »