Eric Besse, diplômé CPE Lyon 2001 en sciences du numérique : directeur des programmes dans une organisation humanitaire

Diplômé de l’école en 2001 en sciences du numérique avec une spécialisation en traitement des signaux, Eric Besse commence sa carrière dans l’aéronautique, en France. Au bout de 9 ans, il décide d’ouvrir une parenthèse, avec un voyage autour du monde… parenthèse qu’il n’a jamais refermée puisqu’il trouve sa vocation : l’humanitaire. Directeur, mobile, Eric sillonne le monde au service des populations en difficulté.

Les années CPE Lyon : une année de césure en France, puis un échange académique à l’international

Après 3 ans de lycée Saint-Just à Lyon (Bac C) et une année supplémentaire en terminale spéciale au Lycée des Lazaristes (Bac E), j’ai intégré les classes préparatoires en 1995. A l’issue des 2 années, je suis rentré en « sciences du numérique » à CPE Lyon. En tant que lyonnais, CPE faisait partie des grandes écoles accessibles que mes parents pouvaient m’offrir.

J’ai effectué une année de césure dans le sud de la France à Marignane, chez Eurocopter, avant de faire la dernière année d’école à l’école polytechnique de Montréal en 2000-2001.

Un début de carrière dans l’aéronautique en tant que manager d’équipe… et puis une envie de changer de vie

Durant mon année à Montréal,  j’ai eu l’occasion de participer au Forum organisé par l’ambassade de France à Boston, qui mettait en lien les entreprises françaises et les étudiants français finissant leurs études en Amérique du Nord. J’ai été approché par une société de service travaillant dans l’aéronautique, pour un poste d’ingénieur à Paris dans le secteur. Malgré d’autres offres à Montréal, j’ai décidé de rentrer en France et je suis entré dans cette société.

Durant presque 9 ans, j’ai effectué plusieurs missions longues principalement chez Thalès, Dassault et Zodiac Aerospace à divers postes de management d’équipe.

Une envie de changement, une grande curiosité et une volonté de travailler davantage sur l’humain, m’ont décidé à démissionner, après plusieurs mois de réflexion, et à entreprendre un voyage autour de la terre en solitaire et sans prendre l’avion !

Je suis parti avec mon sac sur le dos, mon appareil photo et quelques économies durant 404 jours, en voyageant toujours à l’est par tous les moyens de transport possibles, sauf l’avion, afin de prendre le temps de découvrir notre planète et sa population. Toutes ces rencontres et cette aventure ont été le ciment de mon changement de paradigme et de métier.

La réponse à la quête de sens dans le travail : l’engagement humanitaire

Suite à ce voyage, je me suis installé pendant 2 ans en Colombie où j’ai travaillé comme coordinateur culturel et professeur de français dans une alliance française. J’ai également fait de la photographie et axé mon travail dans la lignée de mon tour du monde autour du photoreportage et du social. La soif des colombiens, longtemps peu connectés au reste du monde, à connaître l’autre et le monde qui les entoure m’a beaucoup accompagné dans mes échanges et les ateliers que j’ai pu faire dans la région où je travaillais.

Suite à un bilan de compétences effectué en France à la fin de l’année 2012, j’ai eu l’opportunité de changer de métier et de rentrer dans le monde humanitaire à un poste de management et d’encadrement.

C’est le besoin de travailler dans et pour l’humain qui a dirigé mes choix. Sauver des vies ou tout au moins améliorer les conditions des populations les plus vulnérables est quelque chose de très gratifiant, qui permet de dépasser les situations effroyables des populations que nous assistons, les sacrifices des mauvaises conditions de vie et la somme énorme de travail auquel nous sommes confrontés. La connaissance d’autres cultures, d’autres modes de vie permet également de mettre en perspective ma propre culture et nos modes de vie occidentaux.

Mon métier aujourd’hui : l’humanitaire, le management et l’international

Je suis directeur des programmes d’Action Contre la Faim dans un pays donné : en ce moment la Centrafrique. Je suis responsable de plusieurs centaines de personnes qui partent tous les jours sur le terrain (à la ville ou à la campagne) effectuer nos activités d’aide à la population.

Mes compétences techniques d’ingénieur ne me servent pas directement dans mon métier, mais le plus important de tous mes acquis est la capacité à gérer le stress, à respecter un cadre et à assumer une très grosse charge de travail que nous apprenons en classes préparatoires et en école d’ingénieur. L’intégrité des ingénieurs est également une composante forte de mon quotidien.

Je suis très mobile et change de pays presque chaque année ou tous les 2 ans.

Je passe d’un continent à l’autre facilement. Le choix de la destination se fait en général sur des convictions personnelles d’engagement humanitaire mais aussi sur des opportunités.

Je suis parti en missions ces 3 dernières années au Tchad, en Irak et maintenant en République centrafricaine, sur des terrains humanitaires compliqués et risqués en termes de sécurité. Ce nouveau changement de vie m’a permis de m’épanouir pleinement dans ma quête perpétuelle d’un sens à mes actions quotidiennes.

Mes prochains projets ?

Je vais suivre ma compagne, qui travaille également dans l’humanitaire, au Mexique pour travailler sur la problématique des réfugiés d’Amérique centrale cherchant à rejoindre les Etats-Unis.