Rencontre avec Maxime qui a effectué son Projet de Fin d'Etudes à l'Université d'Harvard
Rencontre avec Maxime, jeune diplômé cpéen qui a réalisé son Projet de Fin d'Etudes au sein du Master 2 Recherche ‘’Synthèse Organique et Chimie des Molécules Bioactives’’ à l’Université Claude Bernard Lyon 1 en intégrant le groupe de recherche du Prof. Matthew Shair à l’Université d’Harvard.
Je m’appelle Maxime Rouah, j’ai 25 ans. Après un baccalauréat scientifique, je suis passé par les classes préparatoires associées CPE Lyon avant de rejoindre le parcours ingénieur en filière Chimie – génie des procédés. Mon choix s’est porté sur CPE Lyon car la formation initiale est généraliste, ce qui permet de garder une ouverture d’esprit et d’être exposé à des domaines de la chimie très variés avant de se spécialiser progressivement par le biais des modules optionnels et de nombreux stages.
En année 5, j’ai effectué le Master 2 Recherche ‘’Synthèse Organique et Chimie des Molécules Bioactives’’ à l’Université Claude Bernard Lyon 1, en lieu et place d’une des majeures directement proposées par l’école. Mon choix s’est porté sur ce Master car mon année de césure dans une entreprise biopharmaceutique à Boston aux Etats-Unis avait confirmé mon souhait de travailler comme chimiste médicinal dans l’industrie pharmaceutique et nécessitait donc d’approfondir davantage mes connaissances en chimie organique.
J’ai effectué mon PFE (stage M2) en académique dans le groupe de recherche du Prof. Matthew Shair à l’Université d’Harvard. Lors de mon année de césure, un des chimistes avec lequel je travaillais m’avait parlé du Prof. Shair et de son domaine de recherche, à l’interface entre synthèse organique et biologie pour le développement de potentiels nouveaux candidats médicament. J’ai immédiatement été très intéressé par ce domaine, c’est pourquoi j’ai décidé de postuler pour un stage de 6 mois.
De retour en France, j’ai été recontacté et une offre de ‘’visiting student’’ m’était proposée. L’aspect administratif a cependant été très compliqué car ce stage n’étant pas rémunéré, l’université américaine me demandait de fournir un sponsor qui permettrait de financer mon stage pendant 6 mois. J’ai finalement pu bénéficier de la bourse Explo’RA offerte par la Région Rhône-Alpes qui a joué le rôle de sponsor et sans laquelle je n’aurais pas pu partir.
J’ai intégré le groupe de recherche du Prof. Shair sous la supervision d’un étudiant en thèse sur un projet de chimie médicinale visant à développer et synthétiser des inhibiteurs d’une enzyme impliquée dans de nombreux cancers et perturbations du métabolisme. L’essentiel de mon projet nécessitait de développer une nouvelle voie de synthèse plus convergente pour l’un des inhibiteurs.
Travailler sur un tel projet dans un contexte académique a été extrêmement enrichissant puisque l’étudiant qui m’encadrait devait faire preuve d’une grande pluridisciplinarité. De ce fait, en plus de la synthèse organique j’ai été exposé aussi bien à du « computational structure-based drug design » mais aussi à de la chimie analytique et enfin de la mise au point d’essais biologiques.
Tous ces domaines d’expertise sont généralement compartimentés dans différents départements au sein de l’industrie pharmaceutique, cela a donc été très bénéfique de pouvoir contribuer à toutes ces étapes. Cela signifie aussi que les moyens à disposition ne sont pas aussi conséquents qu’en industrie et qu’il faut apprendre à faire avec ce qu’on a sous la main, c’est beaucoup de système D !
J’ai beaucoup appris professionnellement, notamment des nouvelles techniques pour améliorer mes connaissances pratiques en synthèses organique. Il a fallu également travailler souvent de manière autonome et toujours adopter un esprit critique. Il n’y avait pas réellement de journée type car la recherche peut prendre des directions variées en fonction des résultats obtenus, mais le rythme de travail est intense et on ne compte pas ses heures, y compris le weekend, ce qui m’a permis d’apprendre énormément et d’absorber un maximum d’informations en l’espace de peu de temps.
Désormais diplômé de CPE Lyon, j’ai décidé de poursuivre mes études avec un doctorat. J’ai intégré en 2016 le programme de thèse industrielle qu’offre GlaxoSmithKline (GSK) sur le site de Stevenage au nord de Londres, en partenariat avec l’Université de Strathclyde à Glasgow. Toujours dans une optique de chimie médicinale, mon projet consiste à optimiser des stratégies de chimie bioorthogonale pour l’imagerie cellulaire de molécules administrées par inhalation et ainsi mieux comprendre leur distribution dans les poumons. Ce programme de thèse me permet de bénéficier des nombreuses ressources disponibles à GSK, tout en gardant un lien avec le domaine académique. Travailler aux côtés de chimistes médicinaux est également une réelle opportunité de découvrir et d’apprendre mon futur métier dans les meilleures conditions.