Rencontre avec Muriel, qui a effectué son PFE chez Veolia
Après une année de césure chez Arkema aux Etats-Unis, Muriel s'investit dans le domaine environnemental et réalise son PFE chez Veolia à la Direction Technique et Performance. Elle revient avec nous sur son expérience de développement d’un nouveau procédé de traitement biologique des eaux usées municipales à l’échelle pilote.
Je m’appelle Muriel, j’ai 24 ans et je suis tout fraîchement diplômée de CPE Lyon, en Chimie-génie des procédés.
Les enjeux environnementaux m’ont toujours tenu très à cœur, j’ai choisi la majeure « Chimie et procédés appliqués à l’environnement », afin d’allier mes études à mes centres d’intérêts.
Après une année de césure chez Arkema aux Etats-Unis (au cœur de la chimie, donc !) j’avais envie de découvrir le monde de l’Environnement que l’on voit finalement moins en cursus ingénieur.
De nos jours, l’Environnement est au cœur des entreprises, que ce soit pour traiter ses déchets et effluents industriels, pour développer des procédés plus respectueux… Cette majeure me paraissait vraiment tournée vers l’avenir. Je n’ai pas été déçue : les cours, les projets et les intervenants sont hyper intéressants ! C’est donc cette année que j’ai enfin trouvé mon domaine de prédilection : le traitement de l’eau, qui mêle à la fois besoin vital et procédés complexes.
J’ai axé mes recherches de Projet de Fin d’Etudes dans le traitement de l’eau… depuis les géants comme Veolia et Suez, en passant par des PME et des start-ups… Pour ne rien cacher, la recherche fut assez longue et laborieuse car CPE Lyon n’est pas spécialement partenaire avec ce type d’entreprise. Il existe aussi des masters spécialisés dans le traitement de l’eau, donc comment rivaliser avec des étudiants qui ont étudié l’eau depuis des années ? J’ai beaucoup démarché (Linkedin, salons, intervenants, alumni…) et envoyé beaucoup de CVs, en évitant les stages dans la règlementation ou le milieu QHSE qui n’étaient pas vraiment fait pour moi… En janvier, la recherche fut enfin fructueuse et j’ai trouvé mon PFE chez Veolia à la Direction Technique et Performance.
J’étais en charge du développement d’un nouveau procédé de traitement biologique des eaux usées municipales à l’échelle pilote.
J’étais donc responsable et autonome sur une unité pilote de 3 m3, dont le but était de traiter biologiquement le carbone, l’azote et le phosphore simultanément dans un seul réacteur. Nous étions 3 dans l’équipe : mon manager, un technicien et moi-même. Mon pilote était situé sur une plateforme d’essai de Veolia, près de Paris, relié à une station d’épuration, permettant ainsi de travailler en conditions réelles : subir les variations de charges polluantes au cours de la journée, de la météo et des rejets des industriels. Il s’agissait donc de suivre quotidiennement les performances au laboratoire et d’optimiser le procédé, en étroite collaboration avec l’équipe Recherche et Innovation qui était en charge du projet à l’échelle laboratoire. Une grande partie de mon stage consistait aussi à traiter des données et à en présenter les résultats afin de valider le procédé à l’échelle pilote en vue de son industrialisation.
Mais comme toute exploitation de pilote, il y a eu pas mal d’imprévus et de contraintes techniques, qui ont rendu ce stage passionnant. Je me rappellerai toujours de l’appel d’une collègue un matin à 7h30 : « Muriel, ton pilote a débordé toute la nuit, il y a de l’eau et des supports partout dans la halle ! ». A la suite d’une coupure électrique due à la canicule, ma vanne d’alimentation ne s’était jamais refermée, ce qui est très dangereux pour un procédé batch ! Résultat des comptes : une journée pour ramasser mes 500 000 supports échoués par terre et une semaine pour remettre d’applomb mes bactéries épuratrices !
Ce nouveau procédé, plus vert, plus compact, plus économique, présentait de grandes opportunités pour Veolia. Le challenge était donc de taille et mes résultats très attendus. Mon stage s’est très bien passé, j’ai énormément appris, que ce soit dans les taches pratiques (mise en route et maintenance du pilote, tests de l’automatisme, analyses des performances en laboratoire, bureautique…) mais aussi humainement, notamment grâce à mon manager qui m’a laissé beaucoup d’autonomie et de responsabilités.
Je suis persuadée que la réussite d’un stage passe avant tout par un bon management ! Un manager passionné, à l’écoute et donnant de véritable responsabilités rend le travail beaucoup plus agréable.
A l’issue de mon stage, et contrairement à beaucoup, je n’ai pas cherché de CDI (trop tôt pour m’engager de manière indéterminée). Je me suis tournée vers un VIE (Volontariat International en Entreprise). Les VIE sont des missions de 6 à 24 mois à l’étranger pour les jeunes diplômés au sein d’une entreprise française, chapotés par Business France. L’opportunité est unique pour tous ceux qui veulent une première expérience à l’international.
Veolia m’a donc proposé un VIE de 2 ans en Slovénie pour la construction d’une nouvelle usine de traitement d’eaux usées, allant du design à la mise en route en passant par la construction. C’est une très belle expérience qui m’attend, pendant laquelle je vais énormément apprendre ! Je ne connais absolument pas la Slovénie, c’est un pays magnifique parait-il, je me suis envolée début novembre pour ce nouveau chapitre à Ljubljana !